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mohamed

"Dans L'Immortalité, le dernier roman de Kundera écrit en tchèque, se trouve un passage consacré aux phantasmes érotiques. Il y est question des maîtresses du peintre appelé Rubens, qui sont désignées uniquement par les lettres d'alphabet ; quant à la fille désignée par la lettre D,
Rubens fait face à un phantasme érotique obscène : "Dès leur deuxième rencontre, elle s‘avoua fanatiquement onaniste, et capable de parvenir à la jouissance en se récitant des contes de fées. Des contes de fées?
Lesquels? Raconte! Et il se mit à lui faire l‘amour. Elle raconta : Une piscine, des cabines, des trous percés dans la cloison de bois, les regards qu‘elle sentait sur sa peau lorsqu‘elle se déshabillait, la porte qui s‘ouvrait subitement, quatre hommes sur le seuil, et ainsi de suite, et ainsi de suite ; Le conte de fées était beau, était banal, et Rubens n‘avait qu‘à se louer de sa partenaire."

L'histoire a lieu alors que Rubens s'interroge sur la possibilité d'écrire, à partir des expériences avec diverses femmes, un « dictionnaire Larousse des rêves et phrases érotiques ». Réflexion faite, il aboutit à l'idée selon laquelle le phantasme provient d'un courant souterrain impersonnel, d'une rivière de phantasmes vicieux qui « ne relève pas de nous, mais de celui qui nous a créés et qui l'a mise en nous, c'est-à-dire, en d'autres termes, qu'elle relève de Dieu, voire qu‘elle est Dieu en personne, ou l'un de ses avatars. Quand Rubens formula pour la première fois cette idée, elle lui parut blasphématoire, mais ensuite l'apparence de blasphème s'évapora et il plongea dans la rivière souterraine avec une sorte d'humilité religieuse... »"

Source: "EROS ET OBSCENITE DANS LES PROSES DE MILAN KUNDERA ET DE LUDVIK VACULIK" par Aleš HAMAN

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