ANNSUN

ILLUSION

L'épais cachemire

Semblait la couvrir

Du froid londonien

Qui creusait ses reins.

* * *

Montant l'avenue,

Un homme la salue,

Il vient de Cuba

Et offre son bras.

* * *

Elle se prend à croire

Que c'est leur Histoire,

Mais lui ne désire

Qu'une heure de plaisir...

© Annsun

L'IRIS

Comme un iris,

Péché-délice,

La fleur frissonne,

Tige polissonne...

* * *

Miel du pistil,

Sur fille des Iles,

Coule sur sa gorge,

Doux sucre d'orge...

* * *

Cris de jouissance

Percent le silence,

Dans la touffeur

Et la sueur...

© Annsun

Réenchanter l'envie de Lui...

Envie de vous parler de Lui

Qui sait me faire crier la nuit,

Réenchanter l'envie de Lui,

Que j'ai pourtant si souvent fui...

***

Ouvert les cuisses et puis le coeur,

Choquer plus d'un, n'en avoir cure,

Aimer folies, heure après heure,

Puis confesser à l'homme de bure...

***

Que c'est Lui seul que ma peau veut,

Sous le soleil de la banquise,

Ecartelée bien plus qu'un peu,

Senteurs poivrées et friandise...

© Annsun

NOUCHA MANOUCHE

Il me manque ta tendresse,

Ma sauvage, ma princesse,

Toi qui, voici un an,

Montras ton museau blanc.

Petite boule de poils

Tu as pris la grand voile,

Et moi je reste là

Dans un grand désarroi.

Tu resteras toujours

Mon amour de velours,

Ronronnante quelquefois,

Libre et manouche, comme moi.

© Annsun

AMOURS ET VOILIERS

Dans le coeur des hommes,
Tapis de tussor,
Je fais de longs sommes,
Hâvres dans les ports...

J'aime m'éveiller,
Lovée dans leurs bras,
Parfois sur les quais,
Ou sous les grands mâts...

L'étendue sauvage
Roule ses galets,
Et moi, pas trop sage,
Aime être caressée...

L'horizon gris pâle
Dessine des voiliers,
Sur le pont d'opale
Baisers par milliers...

© Annsun

LA MENTHE POIVREE

Des siècles durant
Je me souviendrai,
De ce bel Amant,
Contre moi, serré...

Ses mains caressaient
Le bas de mes reins,
Poinçon des Harleys,
Excitant et fin.

La menthe poivrée,
Brûlure de nos corps,
Les firent exploser
Sur des coussins d'or...

© Annsun