ANNSUN

MA DOUCE

          Sur hauts talons
          Et sans toison,
          Ma belle, ma douce,
          La porte tu pousses…

(Photo H. Lewis pour Aubade)

          Pour vêtement :
          Bas-ornement,
          Baiser sur pouce
          Puis sur frimousse…

          Comme une souris
          Catimini,
          Tu te faufiles
          Ma douce idylle…

          Jusqu’à ma couche
          Puis sur ma bouche,
          Le feu jaillit
          Viens par ici…

 © Annsun

LA BOUCHE...

"La bouche est un fruit que l'on mange à même la peau".

- Malcolm de Chazal -

LANGUE AU CHAT

Approchez-vous,
Approchez-moi.
Touchez-moi,
Retouchez-moi.

Votre langue est doucement posée, là, comme lorsque, de la pointe du pinceau, je prélève une infime touche de couleur pour en voiler à peine le vernis et obtenir le délicat d'un glacis. Instant intense et bref.

Glacis de vos lèvres sur les miennes, dévoilées à peine, puis offertes à outrance.

Outrage commis sur les contours des lignes.

Contre votre langue au chat donnée, mon corps l'est aussi, le temps d'un glacis.

© Annsun

L'ARTISTE

Elle passe du boulevard
A la scène du trottoir,
De la foule du couloir,
Intimité-boudoir.

Des feux de la rampe
En tenue de vamp,
Debout sur les planches,
Les mains sur les hanches.

L'instant d'un instant,
Parterre des amants,
La fièvre dans leurs yeux,
Ses chansons pour eux.

Mais seule en coulisse,
En corps en délices,
Quand la nuit arrive,
Son coeur en dérive...

© Annsun

ELLE POUR CIBLE

C’est comme une cible,
Irrésistible,
Là, devant moi,
A fleur de doigts.

L’or brun des ronds :
Ma déraison.
Géométrie :
Ma douce amie.

      

      Danse de nos corps
      Amour encore.
      Décor de fête,
      Elle dans ma tête.

      Et puis l’instant,
      Doux et charmant,
      Où elle me dit :
      « C’est pour la Vie ! ».

      Regard tourné,
      Yeux embués,
      Me force à rire,
      Puis à lui dire :

      

« La Vie n’est pas
Ce que tu crois.
Mais n’oublierai
Nos corps soudés… ».

© Annsun

COMME UN LUTIN

Monte en moi, emplis-moi,
Dans la nuit je te vois.

Cris et chuchotements,
Langues, enchevêtrements.

Ne pas ouvrir les yeux,
Rester seulement deux.

Je suis paisible, enfin,
Vous, toi, derrière mes reins.

Regard plongé, plongeant,
Ton regard océan.

J'ai souri ce matin
A ce petit lutin.

Je l'ai remercié,
De Vous, m'avoir parlé.

© Annsun